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dePréparez-vous pour la bagarre | 10 novembre 2021 22 Broché 19,00€ Recevez-le mercredi 2 mars Livraison à 0,01€ par Amazon Autres vendeurs sur Amazon 16,06 € (13 offres de produits d’occasion et neufs) Format Kindle 13,99€19,00€ Disponible instantanément AVEZ-VOUS BESOIN D'AIDE? Rendez-vous sur la section d'aide ou contactez-nous. dePréparez-vous pour la bagarre | 10 novembre 2021. 4,6 sur 5 étoiles 22. Broché . 19,00 € 19,00 € Recevez-le mercredi 2 mars. Livraison à 0,01€ par Amazon. Autres vendeurs sur Amazon 16,06 € (13 offres de produits d’occasion et neufs) Format Kindle. 13,99 € 13,99 € 19,00 € 19,00€ Disponible instantanément. AVEZ-VOUS BESOIN D'AIDE? Rendez-vous sur la section d'aide ou Aprèsavoir travaillé dans la musique et la communication, Rose Lamy a créé en 2019 le compte Instagram Préparez-vous pour la bagarre, décidée à mettre au jour un discours sexiste et antiféministe à l’œuvre au quotidien dans les médias. Il est suivi aujourd’hui par plus de 190 000 personnes. Défaire le discours sexiste dans les médias est son premier livre. PreparezVous Pour La Bagarre (1) Résultats triés par Mosaïque Défaire le discours sexiste dans les médias Preparez-Vous Pour La Bagarre (Auteur) fnac+ 4.5 ( 15 ) Coups de cœur des libraires ( 2 ) Qu’est-ce qu’elle faisait dehors à cette heure ? Avait-elle bu ? Que portait-elle ? Il ne peut pas l’avoir violée, je m’en porte garant, c’est mon ami. Lachaîne Youtube Eighty84three a imaginé ce que c'était d'être la fille d'un combattant professionnel de MMA et surtout pour son copain. Mark Hunt s'est prêté Tchat Rencontre Serieuse Gratuit Sans Inscription. Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019. "Préparez vous pour la bagarre", le livre qui défait le discours sexiste dans les médias [Image Préparez vous pour la bagarre - Instagram] "Préparez-vous pour la bagarre". C'est sous ce nom que Rose Lamy recueille, décortique et défait sur Instagram le discours sexiste qui se propage dans les médias. Un compte critique et majeur désormais décliné en livre. Euphémismes, emploi massif de la forme passive, romantisation des violences et des féminicides, diabolisation des "néo-féministes"... Cela fait trois ans que Rose Lamy recueille et décrypte sur Instagram les discours sexistes qui se propagent dans les médias. Des sorties outrageuses les plus évidentes aux détails des titrailles qui choquent. Une initiative ambitieuse qui témoigne d'une lutte quotidienne le compte en question s'intitule à juste titre Préparez-vous pour la bagarre. Et il prend désormais la forme d'un livre, édité par JC Lattès. Un manuel s'appliquant à défaire le discours sexiste dans les médias, avec force exemples, revues de presse et analyses. "Comment lutter contre le sexisme quand il est perpétué et amplifié par les médias ? Il est temps d'explorer les fondements de ce discours, pour en défaire les mécanismes et nous en libérer", y affirme l'autrice. Pour Terrafemina, celle-ci est revenue sur cette vaste entreprise. Rose Lamy, autrice et instigatrice de "Préparez vous pour la bagarre" Terrafemina Dans son enquête "Faute de preuves", la journaliste Marine Turchi rappelle ce que subissent les victimes de violences sexistes et sexuelles on euphémise leur agression et blâme leurs propos, leur attitude. Préparez-vous pour la bagarre fait le même constat en suggérant que le choix du lexique employé par les journaux est déjà une forme de violence. Rose Lamy C'est la démonstration que j'ai essayé de faire effectivement. J'approfondis, sur le plan sémantique, des notions très employées aujourd'hui comme celle de "tribunal médiatique". Ou encore, la manière dont on instrumentalise l'argument de la présomption d'innocence. Tout cela nous renvoie aux interrogations actuelles de centaines de milliers de personnes. Tout le monde consomme les médias aujourd'hui, c'est là leur force. Tout le monde a son média ou medium. Les journalistes et militantes féministes décryptent super bien le fonctionnement des médias et les questionnements déontologiques que cela suppose parfois dans le cadre d'articles dédiés aux faits de violences notamment, mais je trouvais qu'il manquait une partie complémentaire sur le discours et la sémantique. D'où la création de ma page Instagram et la proposition de ce livre aujourd'hui. Bien sûr, "médias" désigne un système si multiple qu'il est difficile de le synthétiser. MeToo par exemple, mouvement fondé par l'activiste afro-américaine Tarana Burke, est également un phénomène médiatique, impulsé par les enquêtes du New York Times et du New Yorker dédiées à Harvey Weinstein. C'est aussi dans les journaux et sur les réseaux sociaux que j'ai appris ce que je connais du féminisme. Et ce sont les initiatives dédiées aux traitements médiatiques de ces enjeux qui m'ont interpellée en tant que féministe. La réception critique des faits divers par exemple, à travers un blog comme Les mots tuent, qui dénonce le traitement journalistique des violences faites aux femmes. Ce qui m'intéresse, c'est aussi le support de démonstration universel et accessible à tous que représentent les médias. Dans le livre d'ailleurs, j'ai fait en sorte que toutes mes sources soient accessibles en un clic. L'idée avec ce manuel est aussi de démontrer que les discours médiatiques sexistes, les sorties anti féministes qui scandalisent par exemple, font système. "Préparez vous pour la bagarre", le livre qui défait le discours sexiste dans les médias Pour saisir ce système, vous relevez quantité d'expressions employées pour fustiger les féministes. Celle de "chasse aux sorcières" par exemple, détournée de son sens premier. RL C'est hallucinant, non ? De renvoyer à un génocide historique qui a pris place en Europe et a causé la mort de centaines de milliers de femmes condamnées pour leur genre, en prétendant que ces femmes, justement, feraient la même chose en condamnant des crimes. Un autre terme régulièrement employé est celui de "délation", qui a complètement supplanté celui "d'accusation". "Délation" est passé comme une lettre à la poste dans beaucoup d'interventions et d'articles. En 2017, Emmanuel Macron dans son discours dédié aux violences faites aux femmes la grande cause du quinquennat, dit lui-même "Je ne veux pas d'une société de la délation généralisée". Et personne pour en revenir à la racine du mot, désignant une pratique antisémite et méprisable revenant à envoyer des personnes opprimées à la mort. Or, on parlera de "délation" pour incriminer celles qui justement dénoncent des délits et des crimes qui ne sont pas acceptés – normalement - par la société. Là, on est en plein dans l'inversion de sens. Dans le cadre des discours anti-féministes se retrouve également l'usage des termes "ayatollah", "lapidation", "fatwa"... RL On devine là toutes les obsessions réactionnaires d'une certaine frange médiatique. De ceux qui emploient "islamo gauchisme" ou "wokisme"... visant à fustiger les militances antiraciste et antiféministe notamment. Le mot "Féminazie", apparu en 1992 sous la plume de l'animateur radio conservateur américain Rush Limbaugh, n'est jamais loin non plus dans ces discours qui, par extension, n'hésitent pas à passer en revue tous les régimes autoritaires. Il s'agit aussi de s'adapter à l'actualité, à la guerre en Syrie, à Daech... En filigrane, tout ce champ lexical renvoie le féminisme à des pays et cultures où il est pourtant considéré comme un extrémisme... RL Oui, ce n'est pas très cohérent, n'est-ce pas ? Je pense à une caricature d'Alice Coffin publiée en 2020 dans Le Canard Enchaîné. Sur ce dessin dont le sous-titre est "Alice Coffin rejette la musique, les livres et les films faits par des hommes", Alice Coffin est représentée aux côtés d'individus que l'on imagine être des salafistes. Ceux-ci lui disent "Vous pensez tout comme nous, mais nous c'est contre les femmes". C'est si honteux comme caricature. Et de s'imaginer qu'une femme lesbienne et militante féministe comme Alice Coffin pourrait envier des sociétés au sein desquelles elle serait pourtant la première victime. Ça force presque le respect tellement c'est absurde. A travers ces critiques, on constate un double phénomène les violences subies par les femmes peuvent être euphémisées, tandis que l'engagement féministe, lui, est diabolisé. On le dit "guerrier", "violent", "excessif". RL Oui, quand on est féministe, c'est un peu "Pile, je gagne, Face, tu perds". On part souvent perdante avant même de jouer. Dans la représentation médiatique de certains faits de violence par exemple, on a l'impression que si la victime a bu, cela sera retenu contre elle, mais si l'agresseur a bu, c'est une circonstance atténuante. On le constate avec la manière bien connue de titrer "Ivre, il..." en relatant des faits parfois incongrus certes, mais qui peuvent aussi être dramatiques agressions sexuelles, violences conjugales... Autre gimmick de nombreux articles l'expression récurrente "dérapage". On constate régulièrement son emploi pour parler d'une énième déclaration d'Eric Zemmour. RL "Dérapage" signifie que cela ne correspond pas à la norme. J'en ai récolté plusieurs au cours de mes recherches, notamment sur des faits graves. En googlisant "dérapage viol", je suis tombée sur une centaine de pages de résultats. Un crime, ce n'est pas un dérapage. Une intention de nuire n'est pas un dérapage. On se retrouve là face à un glissement sémantique. L'état des lieux du livre ne se limite pas aux médias réactionnaires comme Valeurs Actuelles, Le Figaro Vox ou Causeur. Votre réflexion englobe beaucoup plus de titres de presse généralistes. RL Oui, je voulais rappeler que personne n'est à l'abri de porter un discours sexiste – à travers le choix problématique d'un titre d'article par exemple. Moi-même, j'ai du me défaire de mauvaises interprétations, et je ne suis pas à l'abri d'en faire d'autres. C'était important de ne pas simplement taper sur ce qui était trop évident. Car cela ne se réduit pas à une question d'opposition idéologique. Le sexisme prend bien des formes et les discours progressistes ne sont pas toujours dépourvus de biais ou de croyances porteuses de violences. On s'en rend compte quand il s'agit d'évoquer les violences sexistes et sexuelles. Le traitement d'un drame majeur le prouve d'ailleurs l'affaire Bertrand Cantat. A l'instar de Mona Chollet dans son récent essai Réinventer l'amour, la médiatisation de ce féminicide semble centrale à votre réflexion. Pourquoi cela ? RL La médiatisation du meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat est le point de départ de ma prise de conscience féministe. Et je pense que je ne suis pas la seule. A l'époque, des médias comme Rock & Folk ont pu romantiser ce féminicide. Le journaliste Patrick Eudeline écrivait en 2003 "Le rock'n roll, l'épopée shakespearienne - puisqu'il s'agit là d'une histoire à la Othello - pèsent peu devant ça". Aujourd'hui, je pense que de tels articles seraient repris, critiqués, recontextualisés, pour rappeler une chose évidente on ne tue pas par amour. Il n'y aurait plus de silence. Une bataille culturelle a été gagnée de ce point de vue là. Sur l'écriture des féminicides, on a beaucoup avancé. Reste cependant le champ des violences sexuelles, où les accusatrices sont sans cesse décrédibilisées – il y a encore beaucoup de boulot ! Parmi tous les mécanismes que vous avez pu étudier, il y en a-t-il un qui vous a plus choquée qu'un autre ? RL Je crois que c'est la minimisation des violences faites aux enfants qui m'émeut le plus. Dans le cadre de l'affaire Gabriel Matzneff par exemple, je cite un article de Libération qui parle de ses "ébats avec des enfants et des ados", alors qu'il s'agit de pédocriminalité. Ou des titres d'articles comme "le policier qui aimait trop les ados" qui sera modifié en "Un policier condamné pour agression sexuelle sur mineures". Ou encore "Il avait la main baladeuse sur une fillette de 10 ans"... Ce qui m'a marquée, ce sont aussi toutes les techniques de déresponsabilisation. La forme passive pour parler d'agressions sexuelles. Le fait de mettre à distance, dépersonnaliser systématiquement l'agresseur, en érigeant les "coups portés" en sujet du titre par exemple. Des formulations comme "une affaire de violences appelée à la barre" j'imagine un dossier arriver à la barre... On est plein Roger Rabbit. sourire Où se trouve donc l'homme incriminé dans ces énoncés ? D'un côté on fait disparaître l'agresseur. Mais dans certains articles, on ne voit que lui. Ce souci de citation renvoie à la démarche de certaines journalistes féministes comme Titiou Lecoq qui a notamment dédié des travaux aux victimes de féminicides on a l'impression qu'archiver revient déjà à militer. Est-ce votre avis ? RL En fait, le point de départ de ma page Instagram était une expérience empirique j'avais l'impression que rien n'allait, je ne me sentais pas bien quand je lisais les actus, il fallait tout regrouper au même endroit pour pouvoir en parler. D'où cette volonté de centraliser ces informations diffuses pour mieux se rendre compte de l'étendue d'un système. C'est également important de le faire aujourd'hui à travers un livre, que tout cela reste. Ma page Instagram a été menacée de suppression plusieurs fois depuis sa création. Sur les réseaux sociaux, tout peut partir en fumée. Je ressentais donc un sentiment d'urgence. Sans délivrer un recueil exhaustif, il fallait le faire ce livre. Et le faire vite. Préparez vous pour la bagarre défaire le discours sexiste dans les médias, par Rose Lamy. Editions JC Lattès, 300 p. Débats & Reportages Article réservé aux abonnés 4 minutes à lire Publié le 12/12/21 Partager Rose Lamy Mon analyse peut être critiquée mais les faits sont là, une bonne fois pour toutes ». Photo Tay Calenda/Éd JC Lattès Sur son compte Instagram Préparez vous pour la bagarre, la chroniqueuse collecte et décortique les manifestations du sexisme dans le discours médiatique. Elle en fait une analyse percutante dans son livre, “Défaire le discours sexiste dans les médias”. L’affaire DSK réduite à un troussage de domestique », une agression sexuelle qui devient un dérapage » ou un geste déplacé », des militantes féministes qualifiées de folles hystériques »… Depuis trois ans, Rose Lamy collecte des exemples de propos sexistes lus et entendus dans les médias sur son compte Instagram Préparez vous pour la bagarre. Elle en a tiré un livre, analyse scrupuleuse d’un discours qui conduit à minorer les violences sexistes et sexuelles et à en occulter la dimension systémique. Défaire le discours sexiste dans les médias est à faire circuler dans les rédactions, et bien au-delà. Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de créer Préparez vous pour la bagarre ? En 2019, il y avait un frémissement sur Instagram de nombreux comptes engagés, féministes notamment, se créaient. À l’époque, je travaillais dans la communication de crise pour le compte de la SNCF. J’ai appris à analyser le discours, à pousser jusqu’à l’hyperprécision le choix des mots. À ce niveau d’influence, rien dans le langage n’est anodin. Parallèlement, certains souvenirs sont remontés les traitements de l’affaire DSK et de l’affaire Bertrand Cantat, que j’avais gardés en travers de la gorge, sans les avoir vraiment analysés. J’ai compris que je portais ces questions sur le sexisme dans le discours médiatique depuis longtemps. Paiement sécurisé Sans engagement Désabonnement simple Déjà abonné ? Je me connecte Découvrir toutes nos offres Education aux médias féminisme Partager Contribuer Postez votre avis Pour soutenir le travail de toute une rédaction, abonnez-vous Pourquoi voyez-vous ce message ? Vous avez choisi de ne pas accepter le dépôt de "cookies" sur votre navigateur, qui permettent notamment d'afficher de la publicité personnalisée. Nous respectons votre choix, et nous y veillerons. 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Un texte nécessaire, documenté et très pertinent à mettre entre toutes les une remise en question totale, que l'on soit journaliste ou est absolument urgente et nécessaire, Le comptoir des lettres Une superbe introduction aux féminismes et à leurs combat menée grâce à une réflexion claire et détaillée accessible à toustes ! Il faut la mettre entre toutes les mains ! VITE ! Quatrième de couverture Qu'est-ce qu'elle faisait dehors à cette heure ? Avait-elle bu ? Que portait-elle ? Il ne peut pas l'avoir violé, je m'en porte garant, c'est mon ami. C'était une autre époque. Il faut séparer l'homme de l'artiste. C'est un drame, un crime passionnel, le geste fou d'un amoureux éconduit. Pourquoi n'a-t-elle pas porté plainte avant ? C'était un dérapage, une maladresse, un geste déplacé. Il ne pensait pas à mal, c'est quelqu'un de bien. On ne peut plus rien dire. Les féministes sont des folles hystériques. Depuis trois ans, je collecte et décortique des centaines d'exemples d'un discours sexiste dans la presse, à la télévision ou à la radio. Ce sexisme ne dit jamais son nom, mais c'est bien lui qui conduit les rédactions à taire ou à reléguer les violences sexuelles en périphérie des journaux. Lui qui se loge dans le choix d'un mot ou d'une virgule, participant à la culpabilisation des victimes et à la déresponsabilisation des lutter contre le sexisme quand il est perpétué et amplifié par les médias ? Il est temps d'explorer les fondements de ce discours, pour en défaire les mécanismes et nous en libérer. » R. avoir travaillé dans la musique et la communication. Rose Lamy a créé en 2019 le compte Instagram Préparez-vous pour la bagarre, décidée à mettre au jour un discours sexiste et antiféministe à l'oeuvre au quotidien dans les médias. Il est suivi aujourd'hui par près de 180 000 personnes. Défaire le discours sexiste dans les médias est son premier livre. Qu'est-ce qu'elle faisait dehors à cette heure ? Avait-elle bu ? Que portait-elle ? Il ne peut pas l'avoir violée, je m'en porte garant, c'est mon ami. C'était une autre époque. Il faut séparer l'homme de l'artiste. C'est un drame, un crime passionnel, le geste fou d'un amoureux éconduit. Pourquoi n'a-t-elle pas porté plainte avant ? C'était un dérapage, une maladresse, un geste déplacé. Il ne pensait pas à mal, c'est quelqu'un de bien. On ne peut plus rien dire. Les féministes sont des folles hystériques. Depuis trois ans, je collecte et décortique des centaines d'exemples d'un discours sexiste dans la presse, à la télévision ou à la radio. Ce sexisme ne dit jamais son nom, mais c'est bien lui qui conduit les rédactions à taire ou à reléguer les violences sexuelles en périphérie des journaux. Lui qui se loge dans le choix d'un mot ou d'une virgule, participant à la culpabilisation des victimes et à la déresponsabilisation des lutter contre le sexisme quand il est perpétué et amplifié par les médias ? Il est temps d'explorer les fondements de ce discours, pour en défaire les mécanismes et nous en libérer. » R. L. Rose Lamy surveille le poids des maux. » Clémentine Goldszal - M le magazine du Monde Sur le fond, c'est passionnant et terrifiant. Mais ce qui m'a le plus touché, c'est l'honnêteté de Rose Lamy. » Victorine de Oliveira - Philosophie Magazine Un livre essentiel pour comprendre que le choix des mots dans un système patriarcal contribue à perpétuer les violences. » Les Inrockuptibles Un livre indispensable, brillant, qui m'a appris énormément de choses. Ce livre amène un nouveau point de vue ce sont des faits et uniquement des faits. » Marion Seclin Livre de chevet !! À lire de toute urgence. » Enora Malagré Un livre excellent, très source, anglé, sérieux. C'est une arme pour penser, réfléchir, comprendre. » Illana Weizman Disclaimer mansplaining Inutile de venir me présenter la preuve numéro 127 diffusée à 12h47 le 7 mai 2022 lors du procès en direct car je ne suis pas juge et vous non plus. Je n'analyse pas les éléments du procès mais une certaine ambiance en ligne. Je suis légitime à le faire car c'est mon métier à plusieurs titres en tant que communicante de crise sur les réseaux sociaux pour de grandes entreprises, créatrice d'une page féministe Préparez_vous_pour_la_bagarre suivie par 211 000 personnes et autrice d'un livre sur le sexisme Défaire le discours sexiste dans les médias aux Éditions JCLattès. L’actualité n’existe pas en soi. Elle est la somme de ce que les journalistes valident. Labellisent. ». C'est Alice Coffin qui l’écrit dans Le Génie lesbien. Les rédactions sont nombreuses en France à avoir décidé que le procès Amber Heard - Johnny Depp relevait de la brève de fait divers, de la rubrique people ou même de la non-information. Il est habituel d'assister au déclassement de l'actualité relevant de la culture pop et de la téléréalité, pourtant, en plus d'être une affaire d’une importance capitale pour l'histoire du mouvement metoo, elle raconte un emballement réactionnaire. Rappel des faits Ce que des millions d'internautes suivent en ce moment sur youtube, c’est un procès en diffamation engagé par Johnny Depp, contre son ex Amber Heard parce qu’elle a écrit dans le Washington Post en 2018 un édito où elle se présente comme victime de violences conjugales, sans citer son nom. Il estime qu'à la suite de cet article, sa carrière s'est effondrée et il demande 50 millions de dollars de réparation. Elle contre-attaque en demandant 100 millions d'euros à son ex-compagnon qu'elle accuse d’être à l'origine d’une campagne de harcèlement et de dénigrement sur les réseaux sociaux. Il est important de noter que Johnny Depp a déjà perdu un procès en diffamation en 2020 contre le journal britannique The sujet journalistique Le procès Heard - Depp écrit l’histoire du mouvement metoo, et mérite d’être suivi et raconté par les journalistes. Cette affaire s’inscrit dans l’air du temps et dans une tendance à utiliser les plaintes en diffamation et en dénonciation calomnieuse contre les accusatrices de violences sexistes et sexuelles qui parlent publiquement. En France, la cour de cassation a rendu une décision historique le 11 mai concernant notamment la plainte en diffamation d'Eric Brion contre Sandra Muller, l'instigatrice de balancetonporc. La plus haute instance juridique française a reconnu à Sandra Muller le bénéfice de la bonne foi et reconnaît que la dénonciation des violences sexistes relève de l’intérêt général. Cette décision dessine le contour d’une jurisprudence qui protège les futures lanceuses d’alerte et victimes en cas de dénonciations publiques. Pourtant, le vieux monde s’accroche et PPDA engage quasi dans le même temps un procès contre 16 femmes qui l'accusent d'agressions sexuelles et de viols il se joue quelque chose de sociétal, de structurel autour de ce que certaines féministes appellent les procédures delà du droit, une autre histoire se raconte autour de ce procès celle de la bataille culturelle en cours dans l'opinion et sur les réseaux sociaux. L'empire des hommes contre-attaque L'affaire Amber Heard - Johnny Depp, c'est une histoire de vengeance. La revanche d'une catégorie d'hommes qui se vit dominée par les femmes et menacée par les avancées du mouvement metoo. Ces hommes pensent que Johnny Depp est un martyr lynché par des médias et les entreprises culturelles comme les studios Disney à la solde de l'idéologie woke, et qu'il faut tout mettre en œuvre pour faire éclater la réalité de la domination féminine. Comme pour toutes les théories du complot, inutile de rappeler les chiffres sur les violences, ou de se remémorer qui dirige les foyers, les entreprises, les nations, les organisations internationales, le monde et même les vols dans l'espace s'opposer à eux c'est n'avoir pas assez suivi l'affaire ou être à la botte d'un lobby misandre international. Ces groupes d’hommes anonymes se nourrissent de ce que les éditorialistes réactionnaires déversent chaque jour dans les médias. Des paroles comme celles de Pascal Bruckner - pour ne citer qu'un exemple - sur une chaine du service public en 2021 décrivant un "féminisme de procès qui crucifie l'homme blanc" frappent exactement au cœur des complotistes masculinistes et alimentent une machine à produire la haine des femmes. Une adhésion aux mythes misogynes qui aura de grandes conséquences Sans contre-feux médiatique pour décrypter et analyser le procès, la machine déraille. Pendant les trois premières semaines du procès Johnny Depp a été entendu sans contradictoire et le déferlement a commencé. Faux comptes, montages, mèmes. Amber Heard est humiliée, critiquée en commentaire. Si elle pleure elle joue la comédie et ment. Si elle reste impassible, et ne pleure pas assez elle ment. Sur Tik Tok on lui reproche d'être une comédienne, et de jouer le rôle de sa vie. Rappelez moi la profession de Johnny Depp ? Cette campagne de dénigrement misogyne porte ses fruits notamment chez de jeunes féministes qui croient être subversives en prenant le parti d'un homme qu'on leur présente comme victime d'une sorcière. Elles semblent oublier que même si les violences étaient mutuelles, Amber Heard n'a pas menti en se déclarant victime de violences conjugales. Elles oublient aussi les effets dramatiques de cette séquence sur les victimes qui assistent à l'humiliation publique d'une femme qui a osé parler. Cette affaire donne la consigne de se taire, sous peine de se retrouver scrutées, humiliées, harcelées, menacées de mort. On passe le message, qu'à moins de coller au profil des "bonnes" victimes - innocentes, pures, stables, passives - on ne sera pas crues et même pire, punies. C'est ce qui me frappe le plus je crois l'organisation d'une véritable campagne punitive contre Amber Heard parce qu'elle n'est pas parfaite. Sommes-nous condamnées nous les imparfaites, à subir des relations violentes sans répondre ou à en mourir pour être des victimes légitimes ?Quelque soit l’issue du procès, Johnny Depp et l'argumentaire masculiniste ont gagné la bataille de l'opinion. Mais pas la guerre.

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